Le Gène de l'Image Fixe
texte de Patric Nottret


Dans certaines familles, le ''gène de l’image fixe'' est transmissible.

Aucune étude exhaustive ne peut venir à ce jour appuyer cette affirmation.

Pourtant, en 1960, Charles Besacier père avait très vite identifié dans l'appartement familial l’emplacement rêvé pour installer son ''labo'' : la cave de deux mètres sur trois qui allait devenir son temple du développement, le sanctuaire mystérieux où, sous la lumière magique de la petite lampe rouge, allaient se dévoiler ses chefs-d’œuvre en noir et blanc.
Philippe, le frère aîné, l’y accompagna de plus en plus souvent, Jean-Marc les entendait alors s'enthousiasmer tous deux en des termes étranges, tels que grain, contraste, profondeur de champ, piqué, focale ...

De fait, le gène avait frappé.

En 1974, Jean-Marc plonge tête baissée dans le viseur d’un appareil argentique, dans l’enregistreur de lumière et d’émotions.

Une nouvelle fenêtre sur le monde venait de s’ouvrir, ce fut le début de son parcours de photographe professionnel.

Aujourd’hui, certains esprits chagrins vont jusqu’à vous affirmer que le gène de l’image fixe n’existe pas.

Ce n’est pas sérieux.